En premier lieu, bien entendu, parce que c’est la création iconique de Symphonie atomique et l’idée qui incarne ce texte dans l’imaginaire de ses lecteurs.
Aussi parce que je vais essayer d’y parler de choses compliquées, que l’on a pas nécessairement envie d’entendre, comme l’émission éponyme du roman.
Enfin, parce que ce titre fait écho à ma situation personnelle que j’évoquerai peut être plus tard sur ce blog.
Je vais donc essayer de partager régulièrement mes sentiments et réflexions sur l’actualité environnementale et sociale et leur dimension prospective. Pour cela, l’année 2024 s’annonce riche d’événements faisant échos à ces thèmes.
En effet, avec un El Nino dans le Pacifique qui, de plus, se présente comme atypique et va se combiner au pic d’activité solaire sur son cycle de 11 ans en 2024, cette année s’annonce plus brûlante encore que 2023, et sans doute plus chaotique en nombre et en intensité d’événements météorologiques extrêmes. D’ailleurs, l’horloge de l’apocalypse a été ramené à 90 secondes avant la fin du monde au mois de novembre.
Alors, oui, je sais, la tendance est à exiger des experts en environnement comme des auteurs de SFF, de produire des futurs désirables. Face à la tempête qui fonce sur nous, il faudrait donc positiver pour éviter de démoraliser le citoyen, lequel, c’est bien connu, est faible et ne peut pas faire face au réel sans céder à la panique ou baisser les bras.
Ma position sur ce point, après plus de trente années à me confronter au quotidien à ces sujets anxiogènes, est un peu différente.
Ma manière de positiver n’est pas d’espérer un improbable basculement vers une utopie idéale, en tous cas pas à un horizon de temps concernant les humains actuellement en vie. Je crois que l’heure est à faire face aux épreuves redoutables qui s’annoncent sans perdre espoir et joie de vivre et non à se bercer d’illusions quant à une possible continuité à notre monde et notre façon de vivre si privilégiée pour peu que l’on fasse partie de la population mondiale ayant un niveau de vie correct.
Mon utopie personnelle c’est de croire que par la force de notre détermination et de notre volonté individuelle à accomplir des actes justes pour nous même et pour la collectivité humaine, il est possible de changer le monde de manière positive ; fut-ce une évolution infime ou même dont nous n’aurons jamais conscience pour, à tout le moins, atténuer les conséquences des bouleversements à venir.
Je n’ai pas de recette miracle pour cela, mais je suis convaincu qu’il est indispensable de recourir à notre libre arbitre – si limité soit-il – pour respecter dans nos actes quotidiens les valeurs d’humanisme, de démocratie et de respect de la dignité des personnes et du vivant quel que soit l’horreur du contexte. Un positionnement de tolérance et de modération face à l’adversité qui donne du sens à notre existence et permet de ne pas juste subir les événements mais bien de se sentir acteur de nos vies et de notre devenir quand bien même nous ne maîtrisons pas tout.
De ce point de vue, Symphonie atomique est une utopie. D’ailleurs, certaines chroniques soulignent le quasi-optimisme de la fin du roman qui n’est, pour moi, que la conséquence lumineuse de l’effort désintéressé des personnages principaux à ne pas faire de la m…e de leur vie en dépit de la situation horrible où ils se trouvent plongés. Malheureusement, les informations renforcent chaque jour ce point de vue improbable – Symphonie atomique est surtout identifiée comme une dystopie – au regard de l’absence de résistance à la tentation du chemin le plus facile et le plus mortifère que prennent les relations sociales et internationales.
Pas de lendemains qui chantent à attendre dans ces pages donc, mais pas de désespoir non plus. J’espère partager, comme dans mes romans, une posture permettant de trouver la force et le courage d’affronter le réel sans cesser de mener un combat plein de sens dans nos actes quotidien. Une voie pour ne pas nous laisser entraîner par nos sombres penchants naturels ni par ceux encouragés par la société, en puisant dans la conviction de l’utilité de nos gestes, de nos mots et même de nos émotions à chaque instant.
La vie est une aventure chevaleresque pour qui la voit ainsi.
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